Sujet : Quelles espèces de termites trouve-t-on dans le département d’outre-mer de l’île de la Réunion ?
Cryptotermes brevis est un termite de bois sec appartenant à la famille des Kalotermitidae.
Le genre Cryptotermes est connu pour être le genre de termite de bois le plus invasif au monde et Cryptotermes brevis est le représentant le plus invasif de ce genre (Edwards et al., 1986). Cette espèce est répartie dans de nombreuses régions tropicales et subtropicales, mais aussi en régions tempérées (Angleterre, Canada, Wisconsin, Alaska, Açores, Antiga-et-Barbuda, Anguilla).
Elle causerait plus de 100 millions de dollars dommages aux Etats-Unis et davantage dans le monde entier (Scheffrran et al., 2007). Elle est originaire de la zone des Caraïbes. Son introduction à La Réunion remonte au moins au 20ème siècle. Elle serait arrivée dans des bois d’œuvre par bateau, et il se peut qu’elle soit encore importée de manière fortuite aujourd’hui.
Elle est actuellement largement répandue à travers l’île, exclusivement en milieu anthropisé, dans des bois de meubles, de charpentes et essentiellement dans du bois contreplaqué. Elle n’est pas présente en milieu naturel (Peppuy et al., 1996).
Les colonies de C. brevis sont peu populeuses, atteignant des centaines d’individus, et résident tout au long de leur vie dans une même pièce de bois (une porte en bois peut contenir jusqu’à 20 colonies). Comme beaucoup de Kalotermitidae, ils nécessitent peu de ressources trophiques et d’humidité pour subsister.
En plus de la reproduction sexuée par essaimage via les envolées d’ailés reproducteurs fondant de nouvelles colonies, les colonies peuvent se reproduire rapidement par le biais des pseudergates (faux-ouvriers), une caste d’ouvriers capables de se différencier en individus sexués reproducteurs. Ce mode de reproduction appelé bouturage permet une propagation rapide de l’espèce tout au long de l’année. Les soldats sont peu abondants chez cette espèce. Ils se distinguent par une capsule céphalique brun foncé phragmotique qui sert à condamner les accès de certaines galeries si elles sont attaquées par des agresseurs.
Il est difficile de repérer leur présence, mais contrairement aux autres espèces de termites, les Kalotermitidae n’utilisent pas leurs déjections et rejettent celles-ci à l’extérieur de la colonie et donc du bois où elles sont établies. Ces déjections sont sous la forme de boulettes fécales semblables à de la sciure de bois.
Cette espèce est difficile à traiter une fois bien implantée dans le bois, il faut alors soit s’en débarrasser soit traiter la pièce de bois infestée par des procédés chimiques. Cette difficulté à les traiter les rend encore plus faciles à disperser via les activités anthropogéniques. Le stockage à grande échelle de pièces de bois comme du contreplaqué dans des conteneurs ou des entrepôts semblent être un point de départ majeur pour de nombreuses infestations de C. brevis.
Quel traitement curatif contre Cryptoterme brevis ?
Un traitement curatif contre les termites de bois sec comporte trois opérations :
• Le bûchage des bois élimine les parties attaquées. Il permet de dé- terminer si telle ou telle pièce doit être changée ou renforcée. Il facilite les traitements à venir.
• Le traitement en profondeur des bois consiste à injecter, générale- ment sous pression, un produit de préservation dans des trous forés au préalable, suivant des règles précises. Il s’agira essentiellement de produits chimiques. Mais on peut aussi chauffer les parties du bois (ou de contreplaqué) à traiter pour y tuer les termites.
• Un produit reconnu pour ses propriétés anti-termites est appliqué pour finir le traitement, sur toutes les surfaces des pièces de bois, qu’elles soient attaquées ou non.
Source :
https://www.especesinvasives.re/geir/les-actus-du-geir/article/deux-especes-de-termites-exotiques
https://revues.cirad.fr/index.php/BFT/article/download/20050/19809